Le dimanche de Pentecôte, on célèbre à Chanteuges la fête du Fouaï – Fête du Fou – aux origines très lointaines et qui survit tant bien que mal après avoir perdu, notamment dans la seconde moitié du 20ème siècle, beaucoup de son faste, de sa couleur et de son originalité. Cette fête a bien lieu dans le Pré du Fou situé dans une anse de la Desges, au pied de la coulée basaltique qui domine le village. Il semble avoir immémorialement servi chaque année à cette manifestation populaire. Il est certes difficile de savoir comment se déroulait cette Fête du Fouaï dans un passé lointain. Dans sa version connue la plus achevée, pratiquée aux 18ème et 19ème siècles, on pouvait distinguer les phases suivantes :
Les pauvres vêtements du "Fou" en étaient lacérés et cela pouvait aller jusqu’à un quasi-dénuement du personnage. Parfois, le "fou" était même jeté à l’eau dans la Desges.
Commençait alors une procession qui, de l’église, gagnait à nouveau le Pré du Fou où le curé donnait la bénédiction avec la croix processionnelle. Puis on reprenait en procession le chemin de l’église pour assister à la grande messe. Lentement, cette fête si pittoresque s’est réduite et affadie. La longue procession, depuis l’église, jusqu’au Pré du Fou puis de ce pré à l’église, a disparu, sans doute à la suite de la loi de séparation de l’église et de l’Etat (1905), remplacée toutefois, jusque dans les années soixante, par une procession de l’église à la statue de la Vierge érigée à l’extrémité du roc : quatre jeunes gens portaient encore la très originale statue de la Trinité (sans doute du 14ème siècle). Mais la fragilité de cette œuvre d’art, a fait interrompre cette procession originelle. La fête du FOUAI ou -fête du Fou- a pris la forme d’une fête champêtre qui se pratique de nos jours à la Pentecôte. Il reste quatre types de cette fête en France en Anjou, dans l’Ain, à Thuringe et à Chanteuges. |